Dans ses débuts, la pile à
combustible a été utilisée massivement dans les programmes
spatiaux et par les armées.
Aujourd'hui, les utilisations potentielles des piles à combustible
sont très nombreuses et variées.
On distingue trois grandes familles de piles:
- Les piles à combustible embarquées
(voitures, bus, etc.)
- Les piles à combustible stationnaires
(centrales de cogénération,
etc.)
- Les piles à combustible miniaturisées
ou "portables" (téléphones portables, ordinateurs
portables, etc.)
Selon leur utilisation, les piles sont différentes. On distingue
principalement deux types de pile: certaines fonctionnent à basse
température (moins grandes et moins puissantes: téléphones
portables...), d'autres à température moyenne ou élevée
(grandes et très puissantes: bus, navires...). C'est le type d'électrolyte
utilisé qui détermine la température à laquelle
la pile va fonctionner.
Les
piles à combustible embarquées
Le transport est le domaine d'application
à l'origine du développement de la pile à combustible
à partir du début des années 90.
Compte tenu de la contrainte du coût, particulièrement forte
dans ce secteur, et de la concurrence de la technologie traditionnelle
(moteurs thermiques), mature et performante (mais très polluante...),
il faut distinguer deux sous-familles assez différentes dans leurs
cahiers des charges, suivant qu'il s'agit d'équiper un véhicule
léger ou un véhicule lourd. Il
est demandé au véhicule léger quelque 3000 h de fonctionnement
pour une dizaine d'heures d'années de durée de vie, alors
qu'un véhicule lourd (transports de passagers ou de marchandises)
exige une durée de fonctionnement 100 fois plus longue ! Il est
évident que la technologie et la durée d'amortissement ne
seront pas du tout les mêmes...
- Les véhicules légers:
dans ce domaine, de nombreux prototypes
ont vu le
jour depuis 1993. Le constructeur allemand Daimler-Chrysler (alias Mercedes,
etc.) a montré 4 prototypes
Necar, dont le plus récent (Necar 4 alimenté en hydrogène
liquide), présenté en 1999, est construit sur la base de
la voiture de série Class A. La Necar 5, modèle de pré-série
équipé d'un reformeur
alimenté en méthanol,
a vu le jour en novembre 2000. Les Américains et les Jjaponais
ne sont pas en reste avec des prototypes
signés: General Motors (sur la basse d'une Opel Zafira), Ford (avec
plusieurs prototypes Think FC5), Toyota
(deux prototypes), Nissan (avec son
R'nessa),
Mitsubishi, Honda, Madza... Quant aux constructeurs français, Renault
a présenté un prototype
en 98 (type Laguna) et PSA en collaboration avec le CEA prévoient
sur la base d'un Partner/Berlingo un prototype
milieu 2000. Tous ces constructeurs prévoient des pré-séries
à partir de 2004-2005. Pour des raisons de sûreté
et de réglementation, le combustible
utilisé dans une première phase sera un combustible
hydrogéné (méthanol
ou gaz naturel) alimentant un réformeur
embarqué. Au cours de la période 2005-2010, les constructeurs
vendront probablement à perte pour ouvrir le marché et emmagasiner
de l'expérience. La technologie ne deviendrait finalement rentable
qu'à partir de 2010.
- Les véhicules
lourds: plusieurs prototypes
de bus ont été construits à partir de 1993. Le canadien
Ballard, a fait office de pionnier avec six bus (pile de 200kw), qui
on aujourd'hui achevé leurs tests en serviceà Vancouver
(USA) et Chicago (USA), et qui annonce une commercialisation fin 2002.
L'allemand Daimer-Chrysler, sur la même technologie que Ballard,
a montré en 1997 un prototype
de bus (le Nebus), et annoncé le lancement d'une pré-série
de 30 bus (Citaro) pour 2003 (pour une mise en service dans plusieurs
villes d'Europe. Compte tenu de la durée de vie attendue, la situation
économique de cette
application est viable dès maintenant (comme pour le "stationnaire"),
ce qui explique l'optimisme des deux derniers constructeurs cités.
A côté de ses applications routières, des constructeurs
planchent sur un tramway propre et sans caténaire, ainsi que pour
des applications pour des navires (notamment pour l'armée car la
propulsion deviendrait plus propre, plus efficace et plus discrète).
(haut)
Les
piles à combustible stationnaires
Les
piles à combustibles peuvent constituer d'excellentes sources d'énergies
délocalisées. Et Compte tenu des nouvelles lois sur la déréglementation
du secteur électrique et des tendances vers la décentralisation
de la production d'énergie électrique, ce secteur commence
à intéresser de nombreux industriels,
en particulier aux Etats-Unis. Les deux principaux domaines d'application
sont la production collective (puissance de 200kW à quelques
MW) et la production individuelle (puissance de 2 à 7kW).
Le rendement électrique d'une pile à combustible varie selon
la taille de l'installation. Cette caractéristique rend possible
la construction de petites unités, très proches des utilisateurs.
Celles-ci ont l'avantage de pouvoir fournir en plus de l'énergie
électrique, de l'eau chaude, pouvant être utilisée
par exemple pour le chauffage domestique. Le rendement total de la pile
utilisée à des fins de cogénération
peut s'élever à 80% !
Dans la production d'électricité collective, de nombreux
projets et démonstrations
existent. Un premier modèle de pile à combustible stationnaire
a été démarré en France début 2000
par EDF pour alimenter un groupe HLM à Chelles (en Seine-et-Marne).
La pile fournit électricité et chaleur (par
cogénération) à l'équivalent de 200 foyers.
En ce qui concerne la production individuelle, plusieurs projets
sont en cours de réalisations notamment au Etats-Unis. La commercialisation
de la dizaine de prototypes actuellement
en simulation réelle est prévue pour fin 2002(voir plus
bas).
Les persepectives pour l'avenir semblent être très prometteuses,
et pourront êtres appliquées en nombre dès que les
coûts de revient baisseront (sans doute dans quelques dizaines de
mois). En effet, un kilowatt-heure produit par une pile à combustible
coûte actuellement 5 à 6 fois plus cher que son équivalent
fourni par une technologie conventionnelle (turbine à gaz, centrale
nucléaire...); mais à terme il s'agira d'une économie
de 20% sur la facture de chauffage et d'électricité pour
le particulier!
(haut)
Les piles à combustibles miniaturisées
Cette
famille inclut essentiellement les téléphonse et les ordinateurs
portables. Ces deux applications connaissent une très forte croissance,
mais sont de plus en plus handicapées par l'autonomie de leur batterie.
Même la plus performante
laisse classiquement quelques jours d'autonomie à un téléphone
et environ 3 heures à un ordinateur portable. Or les clients demandent
aujourd'hui 3 à 5 fois mieux alors que la batterie électrochimique
est proche de ses limites. La pile à combustible peut être
une bonne alternative aux batteries au lithium actuelles.
L'ensemble des équipementiers est conscient de cet état
de fait. De nombreuses recherches s'orientent à la fois vers l'optimisation
des composants et des architectures de circuit afin de diminuer la consommation
et vers la mise au point de sources d'énergie miniatures nettement
plus performantes que les accumulateurs actuels dont la marge de progression
est désormais relativement faible. Dans ce contexte, la pile à
combustible apparaît comme une solution attractive car elle permet
de séparer les paramètres puissance électrique et
autonomie d'utilisation.
Cette pile à combustible qui fait l'objet de recherches importantes,
va charger une petite batterie qui assurera mieux le fonctionnement de
l'appareil. L'autonomie ne sera alors limitée que par la taille
du réservoir d'hydrogène ou de méthanol.
L'utilisateur rechargera son portable comme il recharge un briquet ou
un stylo a encre. Donc très rapidement!
Ce type de pile offre donc des degrés de liberté d'exploitation
supplémentaires qui pourraient conduire, tout en satisfaisant les
besoins en puissance instantanée des appareils portables, avec
de 3 à 5 fois plus d'autonomie qu'une batterie actuelle
et
ce, pour le même encombrement !
De
grandes ouvertures....
La
pile à combustible nous réserve donc de grandes ouvertures
pour les années à venir. La technologie progresse énormement
surtout afin de limiter les coûts de production, qui par exemple
obligent actuellement aux administrations de financer les recherches et
les sites "pilotes".
Les applications potentielles des piles sont très nombreuses et
pourraient révolutionner dans les années qui viennent notre
quotidien...
Et
notamment dans le domaine automobile....
Beaucoup
de constructeur comme DaimlerChrysler, Toyota, Nissan,Renault et bien
d'autres prévoient des préséries à partir
de 2004-2005. Malgré l'existence de plusieurs prototypes présentés
avec de l'hydrogène stocké à bord (sous forme liquide,
gazeuse ou absorbé dans un hydrure), le combustible utilisé
dans une première phase sera très probablement pour des
raisons de sûreté, de réglementation et de logistique
de distribution un combustible hydrogéné (méthanol
ou gaz naturel) alimentant un réformeur
embarqué.
Au cours
de la période 2005-2010, les constructeurs vendront probablement
à perte pour ouvrir le marché et emmagasiner de l'expérience,
comme aujourd'hui Toyota avec le véhicule Hybride thermique Prius.
La technologie ne deviendrait financièrement rentable qu'a partir
de 2010. Dans cette période 2005-2010, DaimlerChrysler prévoit
de construire entre 50 000 et 100 000 véhicules à pile à
combustible. A l'horizon 2030, ce sera le marché mondial qui sera
visé, avec une production annuelle supérieure à 50
millions de véhicules, soit 10 % du marché global.
(haut)
Retrouvez
notre séléction de liens concerant les utilisations et la
recherche sur les piles à combustible
|